TUBEO CIRCUS

Depuis quelques semaines, de très nombreux abonnés sont -une fois de plus -privés de téléphone fixe.

Il s’agit d’un énième épisode dans le feuilleton Tubéo, dont les avatars seront  décidément à consigner dans les annales de l’Histoire.

En 2010, le Syndicat des communes décidait  de déployer la fibre dans l’ensemble des communes du pays de Bitche. Coût : 18.6M€ dont près de 4M€ de subvention du département.

Autant  le projet suscita un certain enthousiasme, autant l’ouverture de ce réseau provoqua surprises et déception.

Dès le départ, le fonctionnement de ce réseau est hasardeux, la gestion opaque. Rappelons   la zone d’ombre qui entoure les pénalités de retard (jamais  appliquées) dont le montant dépasse 2,4M€ et qui ont fait l’objet d’un « protocole transactionnel strictement confidentiel » entre le président du syndicat des communes et le directeur de la société Tutor  adopté lors de la séance du comité syndical du 31 mars 2011.

En fait, malgré les promesses alléchantes véhiculées par les élus, ce réseau ne fonctionnera jamais correctement, tant les pannes sont nombreuses. De surcroît, les fonctionnalités  ne sont pas du tout à la hauteur des attentes. Débit aléatoire et insuffisant, absence  de Wifi, pas de possibilité de replay etc…, bref un réseau d’un autre âge que pourtant les élus continuent de glorifier. Allez comprendre !

Malgré les menaces d’Orange, les élus du syndicat refusent d’ouvrir le réseau aux opérateurs extérieurs

Mais il y a plus grave : bien que ce réseau ait été financé  sur fonds publics les élus  souhaitent en faire une chasse gardée en refusant de  l’ouvrir aux opérateurs extérieurs. C’est ainsi qu’en 2017, suite à une plainte de la société ORANGE, le syndicat des communes, initiateur du projet est condamné à une amende de plus de 1,6M€, somme à laquelle il convient d’ajouter  les honoraires de avocats.

Pendant ce temps, malgré la bonne volonté des techniciens, les dysfonctionnements sont récurrents.

 Les abonnés sont furieux et manifestent leur colère à travers les réseaux sociaux. Non seulement, ils subissent les innombrables pannes, s’estiment bernés, mais sont dans une impasse.

En 2018, suite à cette décision du tribunal, Orange peut enfin accéder au réseau Tubéo, et en mars 2019, les premiers branchements à la fibre Orange sont réalisés dans certains quartiers de la ville de Bitche. Parallèlement, les contribuables découvrent que le réseau Tubéo a été monté avec un amateurisme sans pareil. Ainsi, compte tenu des problèmes d’infrastructure rencontrés, le déploiement par Orange s’avère semble-t-il beaucoup plus compliqué que prévu. Ne nous avait-on pas dit et redit en 2011 que ce réseau allait être « révolutionnaire » ?

Mai 2019 : nouvelle panne de téléphone et non des moindres. Le nouveau Vice président chargé de Tubéo (le précédent ayant été exécuté en séance plénière) avoue son impuissance….

Bien évidemment, les 1ères victimes sont les personnes âgées, malades dont certaines sont reliées à un système d’alarme anti chute, souvent peu familiarisées avec les nouvelles technologies, ne possédant pas de mobile,  ou les habitants des zones blanches.

Et pourtant, les solutions existent.

Lors d’un entretien en mars 2019 avec M. WEITEN, président du département, ce dernier avait confié au   comité de l’ADQV qu’il avait proposé à la communauté des communes du pays de Bitche de confier l’exploitation du réseau Tubéo à « Moselle Fibre », structure mise en place par le département de la Moselle en 2015 dans le cadre du déploiement de la fibre en Moselle..

Parallèlement, le département s’engageait à financer le raccordement des zones excentrées.

A noter qu’à ce jour, 19  communautés des communes  se sont déjà ralliées à cette option.

Ainsi, les abonnés auraient eu le choix entre plusieurs opérateurs, un accès à un réseau moderne et fiable et une hotline performante.

De plus, le département proposait de mettre en place pour toutes les écoles du pays de Bitche un espace numérique de travail, à l’instar de ce qui se pratique dans les collèges. Bref, une ouverture sur le monde sans équivalent et un accès à des méthodes pédagogiques innovantes.

Patatras : n’écoutant que leur égo et leurs prétendues compétences,  le refus de la majorité des élus de la communauté des communes fut net et catégorique.

Dans l’est mosellan, on ne marche pas avec le progrès, mais on s’arc-boute dans des décisions rétrogrades, au risque de flirter avec le non-sens. Où est la logique ?

POURQUOI ce qui est possible ailleurs, ne l’est-il hélas pas dans le Pays de Bitche ?

Ainsi les abonnés à Tubéo  sont devenus les cocus d’internet, à l’insu de leur plein gré.

Ce fiasco politico financier laissera un énorme sentiment d’amertume et de défiance à l’encontre des élus.

A quand le prochain épisode ?

JJ EDERLE, secrétaire de l’ADQV.